Contrairement à ce que le langage populaire et certains professionnels véhiculent comme image, l’ostéopathe ne s’occupe pas de régler des problèmes de« blocages articulaires » par manipulations forcées, type « cracking ».


La première mise au point concerne le blocage.
Le blocage tel que l’on imagine dans le public n’existe pas au niveau médical. Ce terme est inadéquat et réducteur. Il s’agit en fait d’une perturbation de la mobilité articulaire mais aussi tissulaire à un niveau quelconque du corps. Cette perturbation peut concerner l’amplitude d’un mouvement physiologique mais aussi sa qualité ; elle peut se situer au niveau d’une (ou de plusieurs articulations) mais aussi au niveau d’autres tissus tels que les viscères ou les fascias (muscles, tendons, aponévroses) par exemple. Ce dysfonctionnement (appelé Dysfonction Somatique) peut avoir une incidence sur la santé au niveau local (par exemple au niveau d’une vertèbre lombaire après un effort violent) mais aussi à un niveau plus large par les perturbations qu’il engendrera au niveau musculaire, vasculaire ou neurologique, par exemple. Cette dysfonction somatique est synonyme de pathologie et doit donc être traitée. L’ostéopathie vise à mettre ces dysfonctions somatiques en évidence, à en comprendre les mécanismes d’installation ainsi que leurs liens et à les traiter par des techniques manuelles douces.

La deuxième mise au point concerne les «manipulations forcées».
Elle découle automatiquement de la mise au point concernant le blocage.
A partir du moment où l’on sait que le blocage articulaire au sens restrictif de ce terme n’existe pas , on comprend facilement que les manipulations directes ou forcées ne peuvent faire l’essentiel de la pratique ostéopathique. De nombreuses autres techniques manuelles «soft» sont à la disposition de l’ostéopathe pour traiter la dysfonction somatique dans tous les aspects qu’elle peut revêtir.
Si le recours à une technique articulaire directe est néanmoins requis, celle-ci sera toujours exécutée dans des conditions de sécurité maximale, avec un protocole préparatoire précis et dans les LIMITES PHYSIOLOGIQUES.

EN CONCLUSION

L’image de l’ostéopathe qui se contente de « débloquer » de manière brutale ce qui est « bloqué » est fausse tant dans la compréhension de la genèse du problème que dans son traitement.
Dans tous les cas, une part importante de traitement s’appuiera sur les techniques adaptées aux « tissus mous » et donc essentiellement les muscles lorsque l’on considère la dysfonction au niveau articulaire. Mon expérience m’a en effet démontré que c’est, dans la grande majorité des cas, les muscles (ou les « tissus mous ») qui sont responsables de l’apparition et du maintien de ce que l’on appelle à tort, et de manière restrictive, un « blocage ».

Willy VANDENSCHRICK, D.O.

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